Les rouages mécaniques de son cerveau claquent dans sa boîte crânienne à mesure que les années s’égrènent, comptant au total vingt-deux années passées dans un état robotique. S’ajoutent à cela des cliquetis perceptibles à ses oreilles, qu’il définit comme étant le fonctionnement constant de sa mémoire eidétique. Ilang Marley est un foutu surdoué passionné par les sciences, principalement par la physique théorique mais… il préfère gâcher son avenir en restant cloîtré dans le trafic d’armes plutôt que de se diriger vers de brillantes études. Ce gâchis fait le bonheur de sa mère, rigide et impitoyable, puisque son unique rejeton est prêt à prendre sa relève. Unique n’est pourtant pas le terme exact : Marley a une sœur jumelle élevée par leur père dont il n’a strictement aucune nouvelle et aucune photo. Lui, il a été élevé par sa mère et ses milliers d’armes, dans un milieu malsain, sans aucune figure paternelle. Il connaît seulement le boulot de l’Autre : proxénète. Et il s’estime heureux d’avoir été élevé par sa mère car il n’échangerait pour rien au monde la compagnie des armes contre des prostituées bas de gamme. Depuis sa plus tendre enfance, Marley côtoie le milieu d’armement, ayant même pu toucher des modèles du bout de ses doigts. Sa mère l’a inscrit très tôt dans une école militaire : formé dès son enfance pour devenir un militaire à l’âge adulte, Marley a naturellement poursuivi par son service militaire à dix-neuf ans – à sa majorité. Cependant, il n’a pas poursuivi sa carrière militaire car son but n’est pas de servir sa patrie mais plutôt d’envenimer les guerres intestines en vendant des armes à tout un chacun et en les regardant s’entretuer. Le cynisme est son étendard, la violence est son arme ; téméraire et peu fréquentable, Marley est par conséquent un dirigeant redoutable. Avec l’âge, sa mère s’affaiblit de plus en plus et ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne remette sa couronne à Marley…